J’ai emprunté la définition du mot crise ci-dessus à nos amis du grand Larousse.
Bizarrement, l’etymologie du mot semble loin du sens qu’on lui donne souvent, son origine grecque (crisis) lui donnant au départ le double sens de décision et jugement. Mais à y regarder de près, peut-être pas tant que ça … (1)
Quoiqu’il en soit le mot désigne une période courte par rapport à la durée de vie d’un système, d’un régime, d’une civilisation etc.
De toute évidence cela n’est pas le cas de notre bonne vieille crise économique qui dure maintenant depuis plusieurs années.
La vrai crise, qui a donné des frayeurs aux financiers et aux investisseurs, est terminée, depuis longtemps. Les vrais victimes sont ceux qui y ont perdu leur retraite, leurs économies ou leur emploi, pas ou peu d’investisseurs. Pour le reste la mécanique capitaliste est repartie de plus belle, avec un zest de croissance en moins (dû j’en suis persuadé au passage du pic de production d’hydrocarbure).
La notion de crise (économique) qui dure a été finalement acceptée par tous et a permis de licencier et d’envoyer encore plus d’emplois dans des pays à bas coûts et sans protection sociale, ce qui a permis de sécuriser les investissements et d’améliorer les profits. Le tout sans que personne n’y redise grand´chose puisque « c’est la crise ».
Une crise est généralement la charnière vers un nouvel état stable. Nous sommes donc déjà passé dans ce nouvel état stable, avec des profits restaurés, des avantages sociaux rognés, moins d’emploi, moins de salaire, moins de croissance, mais ça personne ne se demande pourquoi !
La crise est donc terminée ?
et bien oui ! ….. Jusqu’à la prochaine.
Cette fois, à moins de changer radicalement notre attitude d’ici là, (ce qui signifie remettre en cause notre modèle économique et de société) la prochaine crise risque d’être encore plus douloureuse et faire encore plus de victimes. Il se peut que cette fois ce soit avec de vraies blessures en lieu et place des saignements de porte monnaie de la dernière.
L’histoire humaine, rappelle Serge Latouche, a malheureusement montré qu’il faut que la crise arrive pour se rendre compte de la situation, et qu’il est généralement trop tard pour en éviter les effets.
Si vous êtes courageux, lisez sur ce thème le petit livret publié par Yves Cochet, Jean-Pierre Dupuy, Susan George et Serge Latouche qui s’intitule : « Où va le monde ? 2012-2022 : une décennie au devant des catastrophes », court mais percutant.
Regardons les choses en face …. Allez,
Courage ! Fuyons !
Egavar
(1) Wikipedia